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  • En 1995 on croyait à la paix dans le monde.

    La fin de l’URSS, les accords de paix en route au moyen orient, la guerre qui se calme en Yougoslavie, la fin du génocide au Rwanda, les FARC qui commencent à discuter en Colombie… il y avait une véritable euphorie pacifiste, un espoir naïf de futur libre de toute guerre.

    C’est dans ce contexte que le traité de non prolifération des armes nucléaires a été signé, que l’Ukraine est même allé jusqu’à abandonner son arsenal nucléaire tellement on était confiants que le futur serait propre (pour ce que ça leur a apporté 20 ans plus tard…). Le fait que la France décide à ce moment précis de reprendre les essais nucléaires était un gigantesque bras d’honneur diplomatique au reste du monde, plus précisément envers les USA mais d’autres l’ont ressenti collatéralement (la majorité de l’Asie du Sud-Est a été très vexée).

    La France avait déjà testé ses armes, c’était une reprise des tests. On avait un arsenal fonctionnel et on le savait. Aucune guerre n’a été prévenue par ces essais. Les seules guerres possibles qui ont été empêchées par la présence d’arsenaux nucléaires sont Inde-Pakistan et URSS-USA. Personne n’a menacé le territoire français ces dernières décennies.


  • Le “on” était au sens “les humains”, pas la France spécifiquement.

    Les activistes contre la reprise des essais fondaient leur opposition sur le fait que les américains avaient déjà arrêté plusieurs années auparavant les essais nucléaires pour les remplacer par des simulations. L’annonce de Chirac a eu lieu peu après l’annonce que les américains avaient réussi leurs premières simulations : si ils savaient les faire, on pouvait apprendre à les faire aussi, il n’y avait aucune raison qu’on ait besoin de bombarder des atolls. Les délibérations à l’assemblée nationale en parlaient (qu’on suivait avec attention), d’où le lien que j’ai fourni… sauf qu’ils avaient conclu qu’on devait investir dans les simulations ET les essais pour faire plaisir à Chirac.

    Côté USA, c’est le programme ASC et le laser NOVA dont il était question, dont les premiers résultats avaient été annoncés publiquement juste avant que la France parle de reprendre ses essais, et qui était le sujet des questionnements parlementaires en France. Ça nous faisait vraiment passer pour des branques sur la scène diplomatique internationale, vu qu’on était en pleine période de négociation des traités de non prolifération nucléaires suite à la chute de l’URSS.

    Après j’avoue que je ne connais pas les sujets techniques derrière : nos infos venaient des délibérations du parlement, des journaux, et de Greenpeace. Elles étaient impossibles à vérifier plus que ça (pas d’Internet). De plus, j’étais relativement jeune à l’époque, donc je ne questionnais pas trop ce que j’entendais. Même aujourd’hui, les sujets militants datant d’avant le 21ème siècle sont plutôt mal documentés en dehors des archives politiques et journalistiques. Il n’y avait pas beaucoup d’investigations, de fact checking, de communications publiques. C’était une époque différente. Donc c’est tout à fait possible que tout ce militantisme ait été fondé sur des bases scientifiques fausses. Ça n’en avait pas moins l’air problématique à partir des informations dont on disposait, et la communauté internationale s’est fondée sur les mêmes informations quand elle a décidé de faire des boycotts et de “punir” la France.


  • La justification des tests était de prouver que la France était toujours capable d’utiliser des nukes (et n’avait pas besoin de l’OTAN).

    Ont-ils amélioré la défense de la France

    Non, on savait déjà faire des simulations précises de l’efficacité de nos armes nucléaires.

    et la dissuasion nucléaire

    Non, ça n’a rien changé à la perception extérieure de la France sur le sujet, par contre ça a eu un gros coût diplomatique en nous faisant passer pour des cons internationalement.

    On oublie avec le temps passé, mais l’Asie du Sud-Est et l’Océanie se sont mis à nous haïr temporairement à partir de ce jour-là. L’Australie et la NZ ont arrêté tout business militaire avec nous (ça a coûté cher), plusieurs pays ont boycotté les produits français et fait des manifs devant nos ambassades (le cas médiatisé c’est Hong Kong qui a arrêté de consommer du vin français).

    C’était de la merde et ça servait à rien. Du concours de bite dont Chirac avait le secret. Une diversion pour qu’on regarde ailleurs que les réformes Juppé, ce qui a foiré vu qu’on s’est retrouvés à la rue avec des t-shirts anti-nucléaires en renfort des grosses manifs contre la réforme des retraites (particulièrement après qu’ils aient envoyé la police sur un groupe d’étudiants Danois qui portaient des t-shirts anti-nucléaires, ça a popularisé ces t-shirts dans les cercles militants radicaux).

    Si à l’époque on avait eu Internet pour porter nos messages, ça aurait pu faire s’effondrer les projets de réformes portés par le gouvernement Chirac. Mais le sujet est passé à côté du grand public, beaucoup de gens ont loupé les boycotts contre la France, la répression policière contre les jeunes, les débats brutaux à l’assemblée nationale, etc. : les médias parlaient exclusivement de la colère contre Juppé et des retraites, et représentait plutôt positivement je trouve le gouvernement Chirac. Fallait lire le Canard ou Libé pour être au courant, c’était un peu triste.


  • Bad@jlai.lutoFrance@jlai.luMeurtre de Nogent : un drame qui déjoue les clichés
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    3 days ago

    ptdrrrrrrr quand c’est un arabe c’est un terroriste et il faut mettre tout son entourage en taule, mais un petit nazi ça “déjoue les clichés” et on a le droit à son background de petit enfant modèle de famille modèle dans sa ville modèle…

    C’est bon y’a pas besoin d’être radical pour dire qu’il faut traiter les actes de radicalisation d’extrême droite avec sérieux au lieu de toujours leur trouver des excuses pour les qualifier d’actes isolés, et tant qu’on y est éviter de créer une société dans laquelle ils se sentent confortable pour être ouvertement nazis sans crainte de conséquences.

    Ne pas mentionner la nature des actes qui ont précédé l’assassinat, ne pas le qualifier de terroriste quand il cherchait à faire le plus de dégâts possibles, et donner la parole exclusivement à Le Pen et Retailleau c’est carrément humiliant pour le monde du journalisme.

    Les gens qui écrivent des articles de cette nature sont complices du racisme ambiant. Le Monde est devenu une poubelle.





  • Il n’y a pas de “mais”. On ne menace pas la presse, on agresse pas la presse.

    Comprendre ce n’est pas justifier.

    En refusant de comprendre ce qui mène à ces agressions, on alimente la situation qui les rend possibles.

    La violence symbolique autour de ce génocide est à un point où la simple existence de journalistes dans les parages de ces manifestations est vue comme une provocation par certains cas extrêmes.

    Comme dit dans l’article, l’erreur était d’y aller sans service d’ordre, de penser qu’une manifestation pour la paix est de façon inhérente quelque chose de pacifique, alors que la paix en question est fondée sur des atrocités coloniales et de la déshumanisation. Ça demande d’avoir une vision incomplète de ces mouvements, de croire qu’il s’agit de gentils humanitaires alors qu’en réalité c’est une colère tellement forte qui s’exprime que certains n’ont plus peur de rien et osent tout. Pourtant les journalistes, qui les couvrent depuis des années, continuent à penser qu’ils sont du “bon côté” et qu’ils y seront bienvenus. On peut se dire qu’il y a un problème grave de leur compréhension du mouvement pour en arriver là.

    Tu vis dans quelle dimension ?

    Soyons sérieux, France Info est média public, donc structurellement lié à l’état. Il n’a pas une ligne éditoriale pro-israélienne, mais sa ligne reste complaisante avec les intérêts occidentaux, donc israéliens.

    Oui il y a des reportages honnêtes et de bonne qualité sur Gaza, mais aussi des reportages micro-trottoirs sur l’antisémitisme et l’insécurité dans les mainfs pro-pal, de la désinformation sur les militants décoloniaux, de la complaisance avec les actes d’israël, et des choses qui vont même parfois plus loin, je peux aussi te lister des exemples dans l’autre sens si c’est ça le jeu :

    Une de leurs invitées dit que les gazaouis “n’ont pas l’air génocidés”.

    Utilisation répétée du terme “otages palestiniens”.

    France TV répètent beaucoup la Hasbara.

    Reportage représentant les gazaouis comme supporters du Hamas.

    Ça en fait un média qui, même s’il fait des bonnes choses, n’est pas apprécié de certains parce qu’ils n’arrivent pas à se défaire du biais structurel fondamental qu’ils ont et qui n’arrête pas de revenir.

    Parfait est l’ennemi de bien, note que je ne les ai pas accusés d’être délibérément pro israéliens, mais simplement complaisants. C’est une bonne chose qu’ils essayent de faire mieux, et en effet ils sont parmi ceux qui couvrent le mieux le sujet malgré tout. Mais ça ne les rend pas moins problématiques pour les personnes qui sont à bout et qui n’en peuvent plus de ce type de couverture “neutre” de l’info quand un génocide est en cours. La neutralité est de la complaisance.

    Pour aller plus loin, il s’agit d’un média qui couvre la réalité du conflit comme il peut, mais refuse d’en couvrir les axes structurels. Il devrait y avoir une couverture plus orientée sur le rôle de la France en particulier, des livraisons d’armes, de la répression et criminalisation des manifestations et activistes pro-pal. Ils choisissent de couvrir à la marge la réalité du conflit, mais relaient en boucle les indignations sélectives du pouvoir. Ils jouent un rôle précis dans l’équilibre du discours public. Tu es libre d’être d’accord ou pas d’accord, mais tu ne peux pas changer l’opinion de ceux qui refusent de se contenter de ce niveau de couverture médiatique.

    Je ne vis pas “dans une autre dimension”, je vis dans une réalité coloniale où la violence symbolique des grands médias participe à l’étouffement des voix contre un génocide en cours. Que ça dérape ensuite dans la rue, ce n’est pas défendable, mais c’est explicable. Et je préfère tenter de comprendre ce que notre société exprime par là plutôt que de juste dire “c’est mal” et fermer les yeux sur ce qui amène à ce mal.

    Dresser une limite personnelle stricte à la violence physique, c’est être une proie facile pour les articles d’hameçonnage émotionnel comme celui du Figaro dont il est question ici. Les conversations d’ordre émotionnel personnel autour de la façon dont des mouvements militants débordent ont tendance à ne pas être très constructives, voir contribuent à discréditer des mouvements.


  • De la colère de la rue dans une lutte anticoloniale, c’est pas vraiment surprenant.

    Pour calmer cette colère, il faut faire quelque chose, littéralement n’importe quoi, qui puisse un peu l’apaiser. Si on représente cet incident dans une perspective autre que celle du Figaro : une journaliste d’un média d’état complaisant avec Israël est agressée pendant qu’on laisse des civils se faire génocider et que la parole des activistes contre ce génocide est muselée. C’est pas cool, ça ne justifie pas l’agression, mais la perspective du Figaro ne fait que remuer la merde sur ce sujet : ça n’apporte rien de positif un article qui parle d’une “hystérisation” du débat public et prétend que c’est la première fois que ce type d’incident arrive, ça rentre dans l’agenda politico-médiatique de marginalisation de la parole pro-palestinienne (ou alors c’est la première fois qu’ils couvrent une manif anticoloniale lol). Ce type de vocabulaire et de couverture de presse est réservé aux mouvements qu’on veut discréditer.

    Si on continue à refuser d’accepter de voir que la violence symbolique est une forme de violence qui peut être aussi brutale et dure à vivre que la violence physique, on continuera à faire les surpris à chaque fois que de la violence physique est utilisée par des individus qui perdent la raison en réponse à un excès de violence symbolique. Ça s’adresse aux sections commentaires de ce site aussi, dont le jugement devient très émotionnel dès qu’il y a de la violence physique, comme si les autres formes de violence autour ne méritaient pas la même réaction émotionnelle. Faut lâcher la naïveté utopique qui fait espérer des manifestations qui passent les tests de pureté idéologique en réponse à des sujets extrêmement violents dans un climat de répression violente des idéologies. Ça ne sera jamais le cas.

    La couverture opportuniste de cet incident par le Figaro aide pas, c’est des rapaces qui s’en tapent de la journaliste et sont juste là pour faire tourner la machine à outrage. Ce n’est pas du journalisme, c’est du hameçonnage émotionnel.





  • La partie importante :

    Je ne comprends pas cette décision d’ouvrir une information judiciaire, le musée Grévin a bien indiqué qu’il n’y avait aucun préjudice. De plus en plus, la justice devient un instrument pour dissuader des militants d’exercer leur liberté d’expression et d’opinion", a-t-elle déclaré, affirmant également que “la garde à vue s’[était] passée dans des conditions absolument sordides”

    Le musée, qui avait porté plainte lundi une fois le vol constaté, a ensuite pris cette affaire avec humour. “La contemplation des personnages se fait uniquement sur place”, indiquait ainsi son compte Instagram.

    Me Marie Dosé affirme également que les deux militants ont été “attachés pendant des heures à des bancs, trimballés de commissariat en commissariat”, et que “l’une a passé la nuit sans couverture et n’a pas pu s’allonger, car sa cellule était trop petite. L’autre a dû dormir au sol, car sa cellule contenait trop de personnes.”

    La répression croissante de l’activisme pacifique est un des marqueurs du quinquennat Macron.

    Ça aura des conséquences qui ne leur feront pas plaisir (la radicalisation des activistes).